mercredi 27 juin 2012

La Paz, capitale

De ce que j'en ai entendu et de par mes premières impressions, « La Paz, c'est le bordèle ».
Et finalement à y rester et vagabonder dans ses rues, ce sentiment s'efface. Est-ce peut-être parce que je m'habitue au mode de vie ici ? A voir des kiosques ou des vendeurs de rues de partout, des avenues pas forcément propres, des bâtiments coloniaux qui tombent en ruine ou des immeubles de bureaux récents mais non finis ou inoccupés, un trafic dense et composé de pots d'échappements crachant une fumée la plus incommode possible, sans parler des klaxons qui n'arrêtent pas de retentir sous l'impatience pire que parisienne des taxi-bus...

Toujours est-il que je m'y sens bien. Non, pas non plus à y vivre indéfiniment (comme pour le reste de la Bolivie d'ailleurs) mais au moins pour quelques jours, cela me plaît.
Il y a souvent au détour d'une rue quelque-chose à voir. Mais là ou ailleurs, ce qui attirerait l'œil serait une belle façade, ici, c'est l'homme qui appelle le regard. Entre les marchés, les manifestations, les fanfares et majorettes, il y a toujours de quoi rester sur-place quelques minutes et observer. Et si jamais, il n'y a rien de tout ça, il y a toujours au pire les boliviennes et leur tenue traditionnelle.

La Paz est une cuvette présentant un dénivelé de 800 mètres avec les pauvres en haut et les riches en bas. C'est certainement le premier détail de l'organisation de la ville. On retrouve donc ici aussi des quartiers différents. Pour les citer : le quartier du marché artisanal (hôtels, agences et souvenirs pour les touristes), le quartier des ministères, le quartier des colonies (belles maisons, ambassades et ...supermarché), le barrio alemania et ses grandes villas anciennes, le quartier étudiant...Mais un de ceux que je préfère est celui du marché chinois. Appelé comme cela parce que la plupart des produits finis qui y sont vendus sont de cette origine même si le quartier est typiquement bolivien.

Chaque rue est spécialisée dans son domaine. Ici la laine, là une sorte de Leroy Merlin à portes ouvertes et composé d'une soixantaine de shops identiques. Par ici encore le marché au tissu avant d'arriver à celui des fruits engrenant le pas sur ceux de la viande et du poisson. Pour les chaussures, c'est un peu plus loin, juste à côté des articles de sports, comprenez par-là les boutiques ne vendant que des maillots de foot. A tout ce décor, il faut rajouter les boutiques de poulets frit un peu partout, certaines odeurs demandant de rester en apnée quelques secondes, les chiens errants et les rabatteurs des taxi-bus qui ne s'arrêtent jamais. Ça grouille donc dans ce souk en pente. Et le peu d'encarts publicitaires se justifie par l'abondance des étals et l'achat d'impulsion que cela provoque. Pour autant, on ne trouve pas tout ce qu'on y cherche. Pour exemple, le cycliste y est bien malheureux dans sa quête de pièces.

En fait, l'homogénéité et l'organisation de La Paz représente assez bien son pays. On a beau être dans le plus pauvre pays d'Amérique du Sud, on sent bien qu'il y a l'influence des développements voisins. Cette capitale semble être une bonne locomotive pour le reste de la nation qui n'est pas prête à tirer un trait sur sa culture et ses traditions mais cherche plutôt la bonne cohabitation.

Voir une bolivienne en habit traditionnel avec le chapeau haut de forme interviewée au journal télévisé par un journaliste en costume est un décalage tout à fait normal.



















































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