Le quinoa, c'est
quoi ? C'est une céréale qui pousse sous forme de graine sur
des herbes hautes d'un mètre cinquante environ. Et les bords du
salar d'Uyuni sont un excellent terrain pour cette culture. C'est
rosé comme plante, c'est beau.
Les exploitations
familiales de cinq personnes utilisent des mains usées et des
visages brulés par le soleil. On est en Bolivie, la définition de
la labeur prend son sens. Travailler de ses mains, de sa force pour
parvenir à subsister.
D'abord, il y a le
fauchage des herbes qu'on place sur une bâche au sol. Ensuite, on
exécute une danse sur les mêmes herbes de manière à en faire
tomber les graines. Plutôt que de regarder faire, autant y assister
et prendre part à ce rythme improvisé. Pour eux, c'est inhabituel
de voir un blanc barbu sauter sur ce quinoa. Pour moi, c'est étrange
de voir cette vieille Toyota prendre le relais et exercer des vas et
viens de cinq mètres pour écraser le reste d'herbes. En tous cas,
ils prennent du plaisir à voir mon intérêt. Je prend plaisir à
écouter leur réponses souriantes. Et la main du vieillard qui
soulève les graines pour mieux me montrer le fruit de sa production.
Il me demande combien ça vaut dans mon pays. Mais tu sais, on ne
produit pas de quinoa par chez moi...
Je passe à la
famille voisine, un peu plus avancée et c'est le même accueil. Ce
sont mes mains cette fois ci qui sont requises. Et je prends plaisir
à balancer cette moitié de vieux bidon métallique percer
d'inombrables trous pour mieux filtrer les dernières herbes et
n'obtenir que la graine. Contrairement au premier atelier où les
graines serviront à l'industrie agro-alimentaire notament chilienne,
ici la production servira à faire du savon.
Ces dix minutes de
travail ne changeront ni leur vie ni la mienne mais auront cette
valeur d'un partage chaleureux.
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