mercredi 27 juin 2012

La coca, l'autre icône de la Bolivie

Si la première icône de la Bolivie est la même que dans tout le reste de l’Amérique latine et se nomme « Le Christ », il y a un élément plus terre à terre qui met également tout les locaux d'accord, c'est la coca.

La coca est une plante poussant en arbuste et mesurant jusqu'à un mètre cinquante selon la variété. Déjà des feuilles ont été retrouvées accompagnant certaines momies précolombiennes, c'est dire combien elle est ancrée en Bolivie. Cette feuille qui se mâche de manière à former une chique sur le côté de la bouche a plusieurs vertus bien utiles par ici. Elle aide la circulation sanguine ce qui a pour effet de mieux se mouvoir dans les altitudes à plus de 4000m. Elle permet également une endurance plus forte ce qui est favorable aux longues journées de travail. Elle sert de coupe-faim et remplace des repas, forte des vitamines qu'elle apporte. Enfin, elle piège l'esprit et influence la concentration sur moins d'éléments lors de l'action.

Cette monnaie courante se retrouve donc partout dans les campagnes boliviennes où l'on reconnaît vite les mâcheurs par leur bouche verte et leur sac en contenant. Ça fait  partie de la culture. Ça semble aussi être une nécessité pour qui vit là-haut là-haut. Cependant, cette manière de consommer la coca n'a jamais été apparentée à une drogue et effectivement, en en mâchant, on se rend compte qu’on n’est pas tout près du dérivé.

Le dérivé, c'est l'occidental qui a eu l'idée de le rependre et avec cela, de dénaturer la consommation traditionnelle. Nietzche a été le premier drogué par cocaïne de l'histoire ! Ensuite ça a suivi sous plusieurs formes. Notamment, un vin a été produit par un corse, le vin Mariani qui mélangeait le raisin à la cocaïne. Enfin la production a dû cesser en 1906 sous le coup des lois. Il n'empêche que depuis, la cocaïne est largement consommée surtout aux USA (50%) et en Europe (34%). On est bien loin de la coca paisible.

Dans un autre registre, la coca est aussi connue sous un autre nom, celui de « Coca-Cola ». En fait, le vin Mariani est l'ancêtre du Coca-Cola puisque la recette ici exclue cocaïne et alcool mais la base en est la même.

La culture de cette plante a donc de beaux jours devant elle, que ce soit pour être vendue en tonnes au géant industriel ou utilisée dans les nombreux laboratoires clandestins des forêts aux alentours de Cochabamba d'où sortent les pins de cocaïnes prêts à être expédiés.

Le sentiment prenant est que c'est désolant de voir comment un élément principal d'une culture a pu être détourné et pillé au point de devenir un énorme fléau. Pas sûr que les boliviens aient souhaité ça un jour. Quid du camembert qu'on s'injecterait dans les veines ?

NB : le détournement de la coca plus l'exploitation minière à outrance, plus la consommation exponentielle du quinoa aujourd'hui donnent vraiment le sentiment qu'une autre tradition de la Bolivie est de se faire voler.





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