mardi 30 octobre 2012

Inde : Les couleurs du marbre blanc


Je pensais plutôt me réserver pour le Taj Mahal dont la visite est à venir pour évoquer les palais blancs d'Inde. Mais la découverte de celui de Jodhpur est déjà une belle rencontre.

Outre la dentelle, le travail minutieux de sculpture de la pierre et le temps que ça a du prendre aux ouvriers qui se sont acharnés dessus, c'est plus l'intérieur du bâtiment que j'ai envie d'évoquer.

En fait, j'en ai même oublié le tombeau pour lequel l'édifice a été érigé par une maharani veuve. C'est pas bien de s’asseoir d'un côté et de regarder le mur d'en face... Mais on n'a pas tous les jours la chance de se trouver dans une enveloppe de papier de soie ou de papier huilé. En tous cas, c'est l'effet que provoque la finesse du marbre blanc en exposition directe au soleil. Ce ne sont pas les rayons de l'astre qui passent à travers la pierre mais ils contribuent à faire ressortir la pigmentation majoritaire du morceau.

Du jaune, de l'orangé, encore du jaune par là. Les petites mains qui ont monté cet igloo se doutaient-elles de ce que cela provoquerait ? Du hasard du positionnement des parpaings de marbre et du soleil frappant naissent ces imperfections. Et en même temps, ne seraient-ce pas ces dernières qui montrent la richesse du bâtiment, force et finesse ?

Passer également sa main aux différents endroits du mur et sentir la chaleur hétérogène du marbre. Plus il y a de lumière traversante, moins la pierre est chaude. Et c'est d'une douceur. C'est lisse, polis à souhaits. On caresse...
















Inde : Indian-hair-cutting style


Ca faisait parti de mes rêves...Un rêve modeste que de se faire couper la barbe en Inde. Oui, c'est toujours possible en France aussi mais l’exotisme du service se marie bien avec l'Inde.

Alors voilà, hop, l'heureux élu s'appellera "Poples" et c'est sur son carrelage que tomberont bientôt mes cheveux et moitié de barbe superflus.

Le service indien est assez pragmatique. Le coiffeur ne pose pas de question sur la coupe à pratiquer. C'est certainement parce que chez un coiffeur, après tout, on y est pour se faire couper les cheveux et les poils, alors pas besoin de détails. Je me prends au jeu et lui laisse carte blanche.

Et vas-y que mes cheveux glissent bientôt entre les doigts (propres ?) de l'homme. Son regard est sérieux et concentré. Sans doute est-ce parce qu'il manipule cette paire de ciseaux d'une vingtaine de centimètres ? Je les verrais mieux travailler chez le tailleur voisin ceux-là ! La coupe est rythmée par les aspersions d'une eau pas si claire sur mon crâne et des couinements de l'outil.

Puis tout d'un coup, un arrêt brutal ! Son regard reste toujours aussi foncé que sa peau. Pourtant, il s'agit de la pause “chaï”. On se partage ce thé au lait et aux épices dans de petits godets en plastique. L'occasion de faire un point sur le travail accompli jusque là. La moitié de la coupe est réalisée et curieusement, il y a un côté de mon crâne plus lourd que l'autre ! Quelques minutes plus tard et la coupe sera achevée après quelques séances de secondes de scrutation de l'équilibre parfait. Résultat, je me trouve avec une coupe “Indian hair-cutting style”. J'ai ma coupe de mes 17 ans, celle qui ne m'allait pas du tout. Mais, je m'en fous j'ai eu droit à un massage du cuir chevelu en prime et même exécuté avec les ongles. Tout ça ne m'a pas empêché de garder le sourire béat.

Quant à la barbe, hum, j'ai savouré ce moment. Egalement exécutée aux ciseaux avec la même précision. La tête en arrière. Le passage rasant qui chatouille le poil jusqu'à sa racine...C'est bon que ce soit quelqu'un d'autre qui s'occupe de votre collier ! Et quoi de plus expert que des mains professionnelles capables d'entretenir jusqu'à des moustaches vieilles de plusieurs décennies...












Inde : Jodhpur, ferme bleue

La ville ancienne de Jodhpur a une particularité. Comme souvent au Rajasthan  elle s'est développée autour d'un fort positionné sur une butte. Mais ce qui fait d'elle son unicité, c'est que ces murs sont peints en bleu, en indigo, ce qui donne en addition de la pierre dorée un mariage de couleurs plutôt réussi.

On pourrait se croire alors dans une ville méditéranéenne sauf que le bleu quotidien du ciel remplace celui de la mer. C'est le Maharaja qui veut ça, que les murs des maisons soient peints dans ces tons là. C'est pas une sombre idée mais dans la pratique, les habitants n'aiment pas trop le bleu et on retrouve donc aussi des teintes plus rosées sur les façades et des volets verts, plus typiques de la région. Cette hétérogénéité tape évidemment à l'oeil lorsque des fenêtres du fort on quadrille la ville. Mais rien de tel aussi que de se balader dans ces ruelles plusieurs fois centenaires et d'apprécier ces couleurs qui s'affichent nouvelles à chaque nouveau virage. Ces ruelles sont de longs serpents montant vers la falaise du fort et n'étant parfois pas plus large que deux mètres. C'est donc pour ça que Jodhpur a gagné ce nom de “Ville bleue”.

Alors “Ferme bleue” est à comprendre comme une douce parodie. Seulement, il règne encore dans cette vieille ville une atmosphère de village avec des sols parfois encore en terre. Mais surtout avec des animaux un peu partout ! Pigeons en nombre biensûr mais aussi chiens, mulots des villes, vaches sacrées en surnombre et chèvres montant la garde des entrées d'habitations...

Cette ville a son lot de spécificités, c'est pour ça qu'on aime à y déambuler.