C'est troublant,
j'ai vraiment envie d'écrire sur ce musée mais je ne sais pas par
où commencer...Troublant, c'est peut-être le bon mot, en tous cas le
sentiment que j'ai ressenti à mon arrivée. Pour être franc, je
savais en gros qui était Pinochet mais il n'y a rien de tel qu'un
livre d'histoire en 3D pour mieux se le rappeler.
Et quel livre ! Le
musée est une construction récente. De forme très simple ; un gros
bloc rectangulaire composé d'une structure en béton recouvert de
parois de verre tinté vert. Un bloc posé en partie en portaflot, ce
qu'on retrouvera aussi à l'intérieur du bâtiment. L'impression est
déjà forte. A se demander comment un bloc aussi énorme a pu être
détourné de son axe pour se retrouver dans cette situation
d'équilibre ?
Je trouve qu'il
résume bien l'histoire récente du pays qui y est livrée.
A l'étage, les
premiers éléments de l'exposition présentent pas à pas la journée
du 11 septembre 1973. Date à laquelle le communiste Allende a subit
un coup d'état avant de se donner la mort le soir même. Et cette
présentation est documentée par vidéo. C'est bête mais on sent
tout de suite qu'on est dans un passé proche. Le Chili était alors
le seul pays du continent (hormis Cuba) à être communiste. Une
aubaine pour l'URSS qui voyait là son poulain et surtout sa porte
d'entrée sur toute l'Amérique du sud. Enfin, ce n'est pas ce que le
Chili voulait vraiment, Pinochet ne serait pas resté au pouvoir si
longtemps...
Mais bon, au
second étage, on comprend bien que ce pouvoir, s'il a duré jusque
1986 n'était pas non plus celui souhaité par le peuple chilien. Les
camps d'internements des réticents n'ont pas été fermés et au
contraire, beaucoup ont été ouverts dans tous le pays. C'est ce que
reflètent tous les points dessinés sur la carte présentée. Le lit
en métal permettant de mieux disséminer le courant électrique dans
tout le corps de l'opposant jette un froid. De même que les objets
rapportés des familles des anciens opposants. Et à coté de cela,
les affiches et messages de soutien du monde entier pour que le Chili
trouve une voie moins oppressante. Dans ce récit qui touche, on se
sent fièr d'être français aussi quand on voit ces affiches dans
notre langue ou ces témoignages du secours populaire français.
Heureusement, le
dernier étage réchauffe. Ne serait ce que parce que les vidéos
sont en couleurs. On est vraiment plus très loin. Même moi, j'étais
déjà né...Se battent ici les clips du référendum pour ou contre
la continuité de Pinochet au pouvoir. On voit les gens, on les
ressents après être passés par les deux autres étages.
Finallement, ce sera arc-en-ciel de banderoles marqués du « NO »
. Le « SI » est rentré chez lui. Certains dans le pays
pensent encore Pinochet, et on m'a également conseillé de faire
attention avec qui je pouvais parler de politique. Il n'empêche que
je ne peux m'empêcher de croire que ces épisodes ont fait du Chili
ce qu'il est aujourd'hui, et que le chilien semble vouloir vivre dans
un pays libre et heureux. A moins que ce ne soit pour la volonté de
Dieu...
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