mercredi 2 mai 2012

Le musée national de la mémoire à Santiago


C'est troublant, j'ai vraiment envie d'écrire sur ce musée mais je ne sais pas par où commencer...Troublant, c'est peut-être le bon mot, en tous cas le sentiment que j'ai ressenti à mon arrivée. Pour être franc, je savais en gros qui était Pinochet mais il n'y a rien de tel qu'un livre d'histoire en 3D pour mieux se le rappeler.

Et quel livre ! Le musée est une construction récente. De forme très simple ; un gros bloc rectangulaire composé d'une structure en béton recouvert de parois de verre tinté vert. Un bloc posé en partie en portaflot, ce qu'on retrouvera aussi à l'intérieur du bâtiment. L'impression est déjà forte. A se demander comment un bloc aussi énorme a pu être détourné de son axe pour se retrouver dans cette situation d'équilibre ?

Je trouve qu'il résume bien l'histoire récente du pays qui y est livrée.
A l'étage, les premiers éléments de l'exposition présentent pas à pas la journée du 11 septembre 1973. Date à laquelle le communiste Allende a subit un coup d'état avant de se donner la mort le soir même. Et cette présentation est documentée par vidéo. C'est bête mais on sent tout de suite qu'on est dans un passé proche. Le Chili était alors le seul pays du continent (hormis Cuba) à être communiste. Une aubaine pour l'URSS qui voyait là son poulain et surtout sa porte d'entrée sur toute l'Amérique du sud. Enfin, ce n'est pas ce que le Chili voulait vraiment, Pinochet ne serait pas resté au pouvoir si longtemps...

Mais bon, au second étage, on comprend bien que ce pouvoir, s'il a duré jusque 1986 n'était pas non plus celui souhaité par le peuple chilien. Les camps d'internements des réticents n'ont pas été fermés et au contraire, beaucoup ont été ouverts dans tous le pays. C'est ce que reflètent tous les points dessinés sur la carte présentée. Le lit en métal permettant de mieux disséminer le courant électrique dans tout le corps de l'opposant jette un froid. De même que les objets rapportés des familles des anciens opposants. Et à coté de cela, les affiches et messages de soutien du monde entier pour que le Chili trouve une voie moins oppressante. Dans ce récit qui touche, on se sent fièr d'être français aussi quand on voit ces affiches dans notre langue ou ces témoignages du secours populaire français.

Heureusement, le dernier étage réchauffe. Ne serait ce que parce que les vidéos sont en couleurs. On est vraiment plus très loin. Même moi, j'étais déjà né...Se battent ici les clips du référendum pour ou contre la continuité de Pinochet au pouvoir. On voit les gens, on les ressents après être passés par les deux autres étages. Finallement, ce sera arc-en-ciel de banderoles marqués du « NO » . Le « SI » est rentré chez lui. Certains dans le pays pensent encore Pinochet, et on m'a également conseillé de faire attention avec qui je pouvais parler de politique. Il n'empêche que je ne peux m'empêcher de croire que ces épisodes ont fait du Chili ce qu'il est aujourd'hui, et que le chilien semble vouloir vivre dans un pays libre et heureux. A moins que ce ne soit pour la volonté de Dieu...





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