Après une semaine
passée sur les routes argentines, j'ai eu envie de décélérer un
petit peu avant de faire le grand saut en Bolivie. Et hop, me voilà
à Yavi. Ce village se trouve à 15km de La Quieca, ville frontière
avec la Bolivie coté argentin.
C'est un village
arborigène où vers la fin mai, mise à part une dizaine de locaux
dans la journée, on ne croise personne. C'était exactement ce que
je recherchais. Déjà, mon hospedaje était plein de charme fait de
différents niveaux et avec de la terre au sol. La première chose
que je me suis dit en arrivant dans ce hameau est que je serai bien
ici. La seconde était que je pensais que tout le village passerait
dans le viseur de mon appareil photo.
Un si petit
endroit est pourtant plein de découvertes. Une ballade de 4
kilomètres aller, vers le village petit-frère Chico Yavi et on
tombe sur la culture arborigène. Un détour par l'école encore une
fois riche en nombre d'enfants et on obtient la clé du tout petit
musée archéologique. Petit mais costaud car les pièces qui y sont
exposées sont rares, bien conservées avec encore des traces de
peintures d'époque. De belles poteries déterrées de maisons
enfouies sur les bords de la rivière de 200 mètres éloignée. On
est en -800 à -1000 avant JC.
Et l'explication
de l'enfouissement de ces maisons est toute simple. Il suffit de
lever la tête pour voir les trouées présentes dans la roche du
canyon juxtaposé. Ce paysage, c'est celui qu'on obtient déjà
depuis au moins deux bons kilomètres en arrivant au village. Alors
dans l'ordre chronologique, c'est d'abord cette vue qui surprend car
les lignes droites et géométriques de cet horizon tranchent avec
les collines qu'on pense être les seules par ici.
C'est beau, on se
perd le long de la rivière en se laissant bercer par son timbre.
Biensûr, toujours un chien en location pour vous accompagner depuis
le début de la ballade (à moins que ce ne soit lui qui vous loue).
On croise un
berger qui, posé sur son arbre surveille les vaches qu'il garde pour
son propriétaire. C'est un peu la petite maison dans la prairie.
D'autant plus quand on croise du lège qui sèche sur les arbustes et
sa propriétaire quelques mètres plus loin lavant la suite
accompagnée de sa petite qui joue à la poupée.
Et au retour, on
file de l'eau à un marmot au visage noirci par le soleil, on se fait
doubler par deux courreurs survét' et pull. Et ils courrent sous ce
soleil, sur cette piste tout sauf plate. Ils doivent avoir des
physiques d'acier pour faire ça bienqu'ils soient habitués à vivre
à 3500 mètres.
Puis, vient au
tour de l'église de se faire voir. Une des plus anciennes du pays
avec son autel entièrement décoré à la feuille d'or. Les
monuments chrétiens en Amérique du Sud sont beaucoup plus riches je
trouvent, qu'en France. Mais alors celle-ci, c'est le pompon !
Elle est toute petite et en jette drôlement. Simple à l'extérieur
et si chère à l'intérieur. Une bonne claque en y entrant tellement
c'est magnifique.
Paysages, culture
historique, histoire du culte, je crois que tout y est. Combien
d'habitants déjà ici ? 700 têtes. Ca fait un sacré PIB en
valeur...
c'est clair, l'église est magnifique. tu es dans un pays où les gens ont encore un minimum de respect et ne saccagent pas tout, ça doit faire du bien...
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