lundi 30 avril 2012

J'irais dormir chez vous.

Los Vilos. C'est là ville que je m'étais fixé pour y passer la nuit. Bon, les premiers signes de crevaison de ma girafe se faisaient sentir et ceux de mon corps aussi. Je venais de passer Pidichangui et il me restait une vingtaine de bornes. Il y avait sur le bord de la chaussée, cette exposition de peau de cabris, moutons et vaches prêtent a recouvrir le sol d'un riche salon chilien. Je sais pas ce qui s'est passé mais mon sixième sens m'a dit « arrête-toi là ».

Je l'ai donc écouté, ai fait une emplête souvenir et ai commencé à discuter un peu avec mes trois mots d'espagnol à Yolandia qui était l'artisan de cet atelier.

Assez rapidement, elle me proposa de diner avec elle. Refuser n'aurait pas été une bonne idée. Quand on vous offre, on ne peut pas se permettre d'être de mauvaise éducation. Un plat local, à base de bœuf baignant dans une sauce piquante pleine de pommes de terres, vrais petits-pois, carottes...et précédé d'une prière m'étant destinée, remerciant le seigneur de m'avoir amené là comme une compagnie d'un soir et l'implorant de veiller sur moi pendant mon trajet.
Très bon ce repas, « je découvre ta culture et je t'explique la mienne ».

Et rapidement, la suite logique, un lit m'est proposé dans la maison de ses parents absents adossés à la sienne. Mes vingt kilomètres attendront le lendemain, au moins ils seront faits après une bonne nuit de sommeil et un mug de thé au matin.

Yolandia dite Yoli, vit dans sa petite maison où le seul chauffage est un poil à bois économique. Où le salon est rempli d'une table à manger pour quatres personnes dont une seule chaise est utilisée quotidiennement. Une affiche « LU – Lefebvre Utile » dont elle était contente de découvrir la signification sur le mur à coté de vieux cadres. Dans la continuité du salon, sur la droite son atelier de 3m² où elle remplit ses journées du lundi au dimanche et de 8h00 à 21h00. A gauche, la cuisine âgée mais n'est ce pas dans les vieilles cocottes qu'on fait les meilleures soupes ? Et enfin, la salle de bains aussi grande que l'atelier excluant baignoire et autres superficialités.
Ses petits bonheurs :
  • chercher la traduction d'un mot espagnol en allemand, français, italien ou anglais dans son dictionnaire vallant son poids
  • traverser l'autoroute et monter sur la dune de l'autre côté et y admirer le coucher de soleil
  • allumer son téléphone portable et écouter en haut-parleur des chansons de prière tout en découpant, cousant sa matière première
  • aller sur l'Ile de Pâques (déjà cinq fois) et ça n'est pas permis à tous les chiliens.
« Muchas gracias y que vaya bien ». Des rencontres comme celle-là, je veux bien en faire une série. Et la prochaine fois, je sortirais la caméra … ou pas.






2 commentaires:

  1. et donc, tu as dormi sur une peau de cabri, finalement? :-)

    RépondreSupprimer
  2. non, dans mon duvet sur un lit duquel est sortie une arraignée quand j'ai regardé de plus près. mais bon, la petite bête ne va pas manger la grosse :)

    RépondreSupprimer