Los Vilos. C'est
là ville que je m'étais fixé pour y passer la nuit. Bon, les
premiers signes de crevaison de ma girafe se faisaient sentir et ceux
de mon corps aussi. Je venais de passer Pidichangui et il me restait
une vingtaine de bornes. Il y avait sur le bord de la chaussée,
cette exposition de peau de cabris, moutons et vaches prêtent a
recouvrir le sol d'un riche salon chilien. Je sais pas ce qui s'est
passé mais mon sixième sens m'a dit « arrête-toi là ».
Je l'ai donc
écouté, ai fait une emplête souvenir et ai commencé à discuter
un peu avec mes trois mots d'espagnol à Yolandia qui était
l'artisan de cet atelier.
Assez rapidement,
elle me proposa de diner avec elle. Refuser n'aurait pas été une
bonne idée. Quand on vous offre, on ne peut pas se permettre d'être
de mauvaise éducation. Un plat local, à base de bœuf baignant dans
une sauce piquante pleine de pommes de terres, vrais petits-pois,
carottes...et précédé d'une prière m'étant destinée, remerciant
le seigneur de m'avoir amené là comme une compagnie d'un soir et
l'implorant de veiller sur moi pendant mon trajet.
Très bon ce
repas, « je découvre ta culture et je t'explique la mienne ».
Et rapidement, la
suite logique, un lit m'est proposé dans la maison de ses parents
absents adossés à la sienne. Mes vingt kilomètres attendront le
lendemain, au moins ils seront faits après une bonne nuit de sommeil
et un mug de thé au matin.
Yolandia dite
Yoli, vit dans sa petite maison où le seul chauffage est un poil à
bois économique. Où le salon est rempli d'une table à manger pour
quatres personnes dont une seule chaise est utilisée
quotidiennement. Une affiche « LU – Lefebvre Utile »
dont elle était contente de découvrir la signification sur le mur à
coté de vieux cadres. Dans la continuité du salon, sur la droite
son atelier de 3m² où elle remplit ses journées du lundi au
dimanche et de 8h00 à 21h00. A gauche, la cuisine âgée mais n'est
ce pas dans les vieilles cocottes qu'on fait les meilleures soupes ?
Et enfin, la salle de bains aussi grande que l'atelier excluant
baignoire et autres superficialités.
Ses petits
bonheurs :
- chercher la traduction d'un mot espagnol en allemand, français, italien ou anglais dans son dictionnaire vallant son poids
- traverser l'autoroute et monter sur la dune de l'autre côté et y admirer le coucher de soleil
- allumer son téléphone portable et écouter en haut-parleur des chansons de prière tout en découpant, cousant sa matière première
- aller sur l'Ile de Pâques (déjà cinq fois) et ça n'est pas permis à tous les chiliens.
et donc, tu as dormi sur une peau de cabri, finalement? :-)
RépondreSupprimernon, dans mon duvet sur un lit duquel est sortie une arraignée quand j'ai regardé de plus près. mais bon, la petite bête ne va pas manger la grosse :)
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