Chalawak,
Dichalawu, Chawali...aucun de nous deux ne se rappelle le nom exact
de ce festival pris très au sérieux par les femmes mariées, mais
ce qui est sûr, c'est que je l'ai vécu de l'intérieur! Dans une
guesthouse familiale d'Udaïpur, nous sommes arrivés à cette date
importante et la maîtresse de maison m'a naturellement invitée à y
participer. Le rituel commence au lever du soleil où il est interdit
de boire et de manger jusqu'à la fin de la journée (ce que je n'ai
pas vraiment respecté autant le dire...). Vêtues de leurs plus
beaux saris confectionnés durant des semaines, les bras et les
oreilles ornés de bijoux clinquants et clochetants, le visage
maquillé, les cheveux coiffés et recouverts d'un tissu tenant avec
une barrette scintillante, la peau décorée de motifs au henné, ces
femmes se sont préparées durant cette journée pour prier et se
retrouver autour d'un autel dans le but que leur mariage se passent
bien, qu'il dure des années, qu'il leur apporte joie et bonheur,
enfants et prospérité. Me retrouvant assise là en tailleur sur le
tapis de sol à essayer de comprendre leur rituel, j'ai ouvert grand
mes yeux et mes oreilles et essayé d'être une élève modèle de
peur de faire un faux geste et de les heurter. La maîtresse des
lieux a ouvert le bal en prononçant des prières en hindi et en
prenant délicatement de petites offrandes éparpillées sur un
plateau métallique et en les déposant sur une cruche en terre cuite
contenant une eau destinée au couple. Ensuite, au tour de la fille
et de la belle fille d'être initiées à ce rituel en suivant les
consignes à la lettre. L'ouverture du festival donne suite à de
nouvelles prières ponctuées de jetés de riz sur l'autel, de tracé
de henné au creux de la main et sur l'extrêmité de l'annulaire.
Vient le moment où l'on conte l'histoire qui est à l'origine de ce
festival et qui motive les femmes mariées à y participer. On y
parle d'amour impossible, d'une femme qui se retrouve dans le désert
et qui prie pour que son amour lui revienne...Une histoire à
l'indienne inspirant certainement aujourd'hui les films de bollywood
! Mais c'est justement ça qui rend assez magique ce moment! Me
croyant moi-même dans cette histoire fabuleuse, nous nous dirigeons
sur le toit de la maison pour prier encore une fois en faisant
tourner un plateau dans le sens des aiguilles d'une montre face à la
pleine lune et dans les odeurs des bâtons d'encens. Et pour clore le
spectacle, les couples se partagent cette potiche en terre cuite qui
a été bénite ; l'homme verse alors l'eau dans la main féminine
qui doit boire le breuvage 7 fois et les deux individus liés par le
rituel croquent dans une sucrerie nommé goulab jamun...
Fabuleux est
certainement l'adjectif qui correspond le mieux à ce moment
surréaliste, une fois de plus représentatif de la ferveur
religieuse qui habite l'esprit des indiens. Ces rituels sont certes
difficiles à comprendre pour nous les européens cartésiens mais le
principal est plus de ressentir et de s'immerger de cette culture
hindouiste bien caractéristique.
Par LN
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