J'ai eu
l'impression d'être moi-même un Playmobil qu'on aurait mis dans une
tribune en plastique. Je n'étais pas seul puisqu'il devait bien y
avoir plusieurs milliers de personnes répartis entre le côté
indien et le côté pakistanais.
Tout ça pour voir
le show quotidien, présenté tel une émission de télé avec les
chauffeurs de salle, la très excitante...fermeture de la frontière
indo-pakistanaise. Tout un programme ! C'est un folklore qui ne
risque pas de s'arréter vu l'organisation liée.
En gros, il y a la
route, une barrière de chaque côté des nations et entre deux, un
espace de trois mêtres de long contenant de chaque côté le drapeau
du pays. L'objet de la mascarade consiste en la descente des
drapeaux. Les acteurs principaux étant les deux quinzaines de
fantassins représentant dignement leur patrie.
Et pour ça, il
faut croire que le gamin dont la main manipule tout ce beau monde
connaît par coeur son spectacle. Durant trente minutes de folklore,
les militaires de chaque côtés se défient individuellement.
D'abord en s'annonçant en essayant de tenir une note au micro le
plus longtemps possible. Ensuite, sous un effet de fausse colère
maîtrisée, chacun regardera son public, moustache remontée, regard
fixe vers l'avant et entamera une chorégraphie que même un
professeur des écoles ne se risquerait pas d'apprendre à ses élèves
sous risque d'être la risée de la kermesse de fin d'année.
Donc, il s'agit
d'avoir un air rageur, monté son pied droit le plus haut possible en
l'air à l'instar d'une gymnaste puis monter son genou droit le plus
haut possible, pivoter à 90° sur son talon et marcher à grands pas
rapides vers la grille, soit une vingtaine de mètres. On s'attend à
ce moment là à une fusillade, mais non, s'il en est une, elle ne
sera que du regard, les fantassins s'arrétant net et se positionnant
juste devant elle. Deux autres soldats viendront ensuite, l'un pour
descendre le drapeau, l'autre pour serrer la main de son accolyte
d'une main aussi droite et frigide que leur marche vers l'ennemi.
Bon au-delà de
ça, c'est pas vraiment un jeu de gamin. Cette tradition, s'il en
est, a été initié suite au conflit qui sévit depuis longtemps
entre l'Inde et le Pakistan sur une terre qui a appartenu à l'un et
à l'autre en fonction des époques. Cette poignée de main est plus
un signe de bonne gue-guerre. Et ça doit bien être le seul endroit
du pays où des militaires prennent plaisir à poser en photo au lieu
de veiller à la présence d'appareils.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire