vendredi 16 novembre 2012

Inde : La fête des femmes


Chalawak, Dichalawu, Chawali...aucun de nous deux ne se rappelle le nom exact de ce festival pris très au sérieux par les femmes mariées, mais ce qui est sûr, c'est que je l'ai vécu de l'intérieur! Dans une guesthouse familiale d'Udaïpur, nous sommes arrivés à cette date importante et la maîtresse de maison m'a naturellement invitée à y participer. Le rituel commence au lever du soleil où il est interdit de boire et de manger jusqu'à la fin de la journée (ce que je n'ai pas vraiment respecté autant le dire...). Vêtues de leurs plus beaux saris confectionnés durant des semaines, les bras et les oreilles ornés de bijoux clinquants et clochetants, le visage maquillé, les cheveux coiffés et recouverts d'un tissu tenant avec une barrette scintillante, la peau décorée de motifs au henné, ces femmes se sont préparées durant cette journée pour prier et se retrouver autour d'un autel dans le but que leur mariage se passent bien, qu'il dure des années, qu'il leur apporte joie et bonheur, enfants et prospérité. Me retrouvant assise là en tailleur sur le tapis de sol à essayer de comprendre leur rituel, j'ai ouvert grand mes yeux et mes oreilles et essayé d'être une élève modèle de peur de faire un faux geste et de les heurter. La maîtresse des lieux a ouvert le bal en prononçant des prières en hindi et en prenant délicatement de petites offrandes éparpillées sur un plateau métallique et en les déposant sur une cruche en terre cuite contenant une eau destinée au couple. Ensuite, au tour de la fille et de la belle fille d'être initiées à ce rituel en suivant les consignes à la lettre. L'ouverture du festival donne suite à de nouvelles prières ponctuées de jetés de riz sur l'autel, de tracé de henné au creux de la main et sur l'extrêmité de l'annulaire. Vient le moment où l'on conte l'histoire qui est à l'origine de ce festival et qui motive les femmes mariées à y participer. On y parle d'amour impossible, d'une femme qui se retrouve dans le désert et qui prie pour que son amour lui revienne...Une histoire à l'indienne inspirant certainement aujourd'hui les films de bollywood ! Mais c'est justement ça qui rend assez magique ce moment! Me croyant moi-même dans cette histoire fabuleuse, nous nous dirigeons sur le toit de la maison pour prier encore une fois en faisant tourner un plateau dans le sens des aiguilles d'une montre face à la pleine lune et dans les odeurs des bâtons d'encens. Et pour clore le spectacle, les couples se partagent cette potiche en terre cuite qui a été bénite ; l'homme verse alors l'eau dans la main féminine qui doit boire le breuvage 7 fois et les deux individus liés par le rituel croquent dans une sucrerie nommé goulab jamun...
Fabuleux est certainement l'adjectif qui correspond le mieux à ce moment surréaliste, une fois de plus représentatif de la ferveur religieuse qui habite l'esprit des indiens. Ces rituels sont certes difficiles à comprendre pour nous les européens cartésiens mais le principal est plus de ressentir et de s'immerger de cette culture hindouiste bien caractéristique.

Par LN














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