lundi 26 novembre 2012

Inde : Fermeture de la frontière indo-pakistanaise


J'ai eu l'impression d'être moi-même un Playmobil qu'on aurait mis dans une tribune en plastique. Je n'étais pas seul puisqu'il devait bien y avoir plusieurs milliers de personnes répartis entre le côté indien et le côté pakistanais.

Tout ça pour voir le show quotidien, présenté tel une émission de télé avec les chauffeurs de salle, la très excitante...fermeture de la frontière indo-pakistanaise. Tout un programme ! C'est un folklore qui ne risque pas de s'arréter vu l'organisation liée.

En gros, il y a la route, une barrière de chaque côté des nations et entre deux, un espace de trois mêtres de long contenant de chaque côté le drapeau du pays. L'objet de la mascarade consiste en la descente des drapeaux. Les acteurs principaux étant les deux quinzaines de fantassins représentant dignement leur patrie.

Et pour ça, il faut croire que le gamin dont la main manipule tout ce beau monde connaît par coeur son spectacle. Durant trente minutes de folklore, les militaires de chaque côtés se défient individuellement. D'abord en s'annonçant en essayant de tenir une note au micro le plus longtemps possible. Ensuite, sous un effet de fausse colère maîtrisée, chacun regardera son public, moustache remontée, regard fixe vers l'avant et entamera une chorégraphie que même un professeur des écoles ne se risquerait pas d'apprendre à ses élèves sous risque d'être la risée de la kermesse de fin d'année.

Donc, il s'agit d'avoir un air rageur, monté son pied droit le plus haut possible en l'air à l'instar d'une gymnaste puis monter son genou droit le plus haut possible, pivoter à 90° sur son talon et marcher à grands pas rapides vers la grille, soit une vingtaine de mètres. On s'attend à ce moment là à une fusillade, mais non, s'il en est une, elle ne sera que du regard, les fantassins s'arrétant net et se positionnant juste devant elle. Deux autres soldats viendront ensuite, l'un pour descendre le drapeau, l'autre pour serrer la main de son accolyte d'une main aussi droite et frigide que leur marche vers l'ennemi.

Bon au-delà de ça, c'est pas vraiment un jeu de gamin. Cette tradition, s'il en est, a été initié suite au conflit qui sévit depuis longtemps entre l'Inde et le Pakistan sur une terre qui a appartenu à l'un et à l'autre en fonction des époques. Cette poignée de main est plus un signe de bonne gue-guerre. Et ça doit bien être le seul endroit du pays où des militaires prennent plaisir à poser en photo au lieu de veiller à la présence d'appareils.

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