vendredi 16 novembre 2012

Inde : Chandigarh, l'exception indienne

Exit vaches pâturant les caniveaux, les égouts de Chandigarh sont fermés par des plaques en fonte arborant qui plus est le plan de la ville. “La ville moderne”, c'est le projet qu'à entrepris Le Corbusier à la demande de Nehru, premier ministre de l'Inde d'alors. Il fallait construire une nouvelle ville qui serait la capitale administrative du Penjab, et cela ex-nihilo, à partir d'un terrain vague.

La ville a ainsi été basée sur un tracé en secteurs ou chaque rectangle est un ensemble de logements, magasins, bâtiments publiques et espaces de verdure. D'habitude, le plan d'une ville, on le voit en maquette après coup, à l'état avancé de son développement. Pour Chandigarh, c'est différent. D'abord, on passe par le musée d'architecture et ensuite, on joue à transposer ce qu'on à vu en trois dimensions. On se rend compte alors que le kit a été parfaitement monté et plutôt bien pensé.

“Living, working, circulation, care for body and mind” étaient les quatre mots phares de la conception de la cité. Chaque secteur est donc en lui même un foyer de vie. Ils sont séparés par des grands axes permettant le déplacement des voitures. Il y a ici plus d'autos que de motos. Au sein des différents secteurs, par contre, les voies sont plus réduites de sorte de casser la vitesse des conducteurs. Des voies piétonnes et cyclables existent à peu près partout. Et pour tout cela, des vrais trottoirs avec de la vraie peinture noire et blanche, des vrais panneaux, des lampadaires, du mobilier urbain. On sait qu'on est en Inde mais on en a forcément le doute qui monte. Il y a des arbres partout, des parcs et des jardins autour des maisons...

La ville n'a pas été faite pour accueillir 900 000 habitants comme c'est le cas aujourd'hui. Mais cela passe plutôt bien et la densité reste moins étouffante que dans les autres villes. Il faut dire aussi qu'il y a de l'espace, ce qui peut en contre partie être parfois déroutant pour se rendre d'un point à un autre. Et il faut également dire que des villages environnantes ont poussé pour accueillir les masses de population supplémentaire.

Et au nord de la ville, sont dressés comme des scènes devant leur gradins, les bâtiments conçus par Le Corbusier. On y voit là l'assemblée nationale, la cour de justice et le secrétariat administratif de l'état. Ça en fait de la machine à écrire à la ronde. Mais là aussi, la chose est bien pensée, le fonctionnaire peut en fin de journée se détendre au bord du lac qui jouxte le site. Egalement un parc d'un artiste brut est venu compléter le tableau. Un pays d'hommes, de femmes, et d'animaux a été créé rien qu'avec les déchets produits et recyclés au fil du temps. Moi, j'y vois une preuve de durabilité. Cette ville a un temps d'avance sur le reste de l'Inde. Et à sa création dans les années 1950-1960, ce temps d'avance devait aussi être mondial.

PS : à lire, cette étude complète : Chandigarh : une ville indienne selon Le Corbusier


















































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